Article tiré du Ouest-France du samedi 28 février 2015
Dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale, les lycéens ont reconstitué une tranchée de 14-18. Un travail d’un réalisme étonnant, inauguré hier.
L’équipe pédagogique du lycée Saint-Georges s’est demandé, dès le début de l’année scolaire, « comment faire participer activement et faire s’investir les élèves » dans un projet axé autour de la guerre 14-18. « L’idée était de faire travailler les élèves différemment, en leur donnant envie d’apprendre l’Histoire autrement, de manière moins scolaire », explique Xavière Groyer, la documentaliste du lycée.
Sous le préau, les choses se sont rapidement mises en route, les professeurs profitant des vacances de la Toussaint pour construire la structure en bois et réaliser le chevronnage de la tranchée. « Un travail impossible sans notre professeur d’arts appliqués, Cédric Guillermo, également artiste plasticien », précise la responsable du CDI.
Casemate reproduite à l’identique
Les lycéens ont ensuite mis la main à la pâte, une heure par semaine, dans le cadre de l’accompagnement personnalisé. Réalisation des reliefs, des finitions, recherches documentaires, réalisation de cartes… Jusqu’à se grimer en « gueules cassées », ces soldats aux visages déformés par l’horreur de la guerre.
La tranchée reconstituée renferme une petite surprise d’un réalisme tout à fait bluffant : la casemate d’un lieutenant reproduite à l’identique. Uniformes, baïonnettes, casques, lettres de soldats : tout est fait pour nous ramener au début du siècle.
Augustin, élève de seconde, issu d’une famille de militaires, ne se fait pas prier pour se muer en guide. « Passionné par l’armée », il a réalisé une bande-son qui reproduit le bruit des balles sifflant au-dessus des soldats. « Je me suis beaucoup investi, même hors des cours. Tout ce qui touche à l’armée me passionne », explique-t-il, « fier » du travail effectué.
Un travail qui a plus qu’impressionné Anne Le Dirach, adjointe au maire en charge de la communication. Elle a promis de relayer cette initiative et de faire partager ce travail à l’Office national des anciens combattants, invitant les élèves à une cérémonie de commémoration organisée en juin par la mairie.
Les curieux pourront venir y jeter un oeil pendant les prochaines portes ouvertes, vendredi 6 et samedi 7 mars : la tranchée restera « au minimum jusqu’à la fin de l’année scolaire », a annoncé Olivier Moisan, le directeur du campus Saint-Paul – Saint-Georges. « On va essayer d’ouvrir la tranchée au public, en intégrant nos classes Arcu (Accueil relation aux clients et aux usagers), qui présenteront la structure au public », se réjouit Xavière Groyer. « Les élèves souffrent parfois de l’image du lycée professionnel. On les sent très fiers d’être mis en valeur par ce projet. » Et il y a de quoi !