À 20 ans, Anaïs, trisomique, prend son envol grâce à ses amis lycéens

Article du Ouest-France du 21 juin 2015

Ça y est ! Après quatre ans de formation professionnalisante adaptée, Anaïs va devenir polyvalente cuisine. L’exemple d’une réussite pour les lycéens en déficience cognitive du dispositif Ulis.

Jeudi, les lycéens Ulis (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) fêtent la fin des cours, mais surtout… l’entrée d’Anaïs Quémard sur le marché du travail.

Cette autiste de 20 ans a bénéficié pendant quatre ans d’une formation professionnalisante adaptée. À la rentrée, elle sera polyvalente cuisine en temps partiel dans le restaurant scolaire de l’école Notre-Dame à Questembert, où elle était déjà en stage depuis quatre ans. Ce qu’elle préfère dans son futur travail ? « Servir les enfants. »

Sur le campus Saint-Paul – Saint-Georges de Vannes, la vocation du dispositif Ulis est « de développer l’autonomie scolaire certes, mais surtout l’autonomie sociale », explique Isabelle Even, enseignante et co-coordinatrice.

Pour cela, cours adaptés, activités partagées avec les élèves du lycée Saint-Paul et voyages pédagogiques (deux semaines à Montréal cette année) sont au programme. La finalité, c’est l’insertion professionnelle durable des jeunes, si possible en milieu ordinaire, comme c’est le cas pour Anaïs.

« Une grande réussite »

Laurent Drunat, enseignant et co-coordinateur, insiste sur le rôle des maîtres de stage. « Pour eux, c’était évident qu’elle continue. C’est important que ce soient les collaborateurs qui poussent le projet. En terme d’intégration de la différence, ils ont tout compris. »

Anaïs aussi avait « envie de continuer là-bas ». Et quand on demande si ça l’effraie, c’est Isabelle Even qui répond tranquillement. « Elle n’a pas peur, elle connaît son travail. »

Laurent Drunat continuera cependant à lui rendre visite pendant un an ou plus, « pour être une petite béquille », comme il l’a fait avec les autres lycéens devenus salariés. Au total, depuis 18 ans, c’est une trentaine de jeunes qui a rejoint le marché du travail.

Aujourd’hui, c’est le tour d’Anaïs. « C’est un pincement au coeur parce que c’est un départ, mais c’est aussi une grande joie parce qu’elle prend son envol » explique Isabelle Even. « C’est une grande réussite », conclut l’équipe.

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